The Rake’s Project exigeait une scène inclinée, qui était tout sauf simple. L’équipe de concepteurs a créé un décor sophistiqué à niveaux multiples et a fait appel à nous pour le design de la structure, ainsi que pour la fabrication du dispositif scénique et des éléments mécanisés.
L’opéra raconte l’histoire de Tom Rakewell, un jeune homme qui suit un chemin pavé de vices et d’autodestruction après avoir reçu une fortune en héritage d’un père avare.
Ex Machina et le scénographe Carl Fillion ont transposé l’action de l’opéra aux États-Unis dans les années quarante à soixante. Les barons du pétrole, la famille Trulove, a son manoir sur un ranch au Texas où les puits de pétrole font partie du décor. Hollywood et Las Vegas servent aussi comme lieux pour l’action de l’opéra avec le célèbre Las Vegas Neon Boneyard utilisé pour la scène du cimetière.
Le processus de création du Rake’s Progress a débuté, comme avec la plupart des créations d’Ex Machina, à la Caserne Dalhousie dans la ville de Québec. Pendant plusieurs journées de brainstorming, le concept de situer l’action de l’opéra comme s’il s’agissait d’un film d’Hollywood des années 50 est développé et ensuite présentée aux coproducteurs à Bruxelles. Ex Machina crée en mode work-in-progress, ce pourquoi la proximité des ateliers avec l’équipe de création et de production est essentielle.
Notre mandat pour ce projet était de faire le design et la fabrication de la structure scénique, ainsi que de plusieurs systèmes hydrauliques pour soulever certaines parties de la scène. Notre plus grand défi était de pouvoir animer une scène au poids considérable, avec des éléments pesants telle qu’une voiture, et ce, en faisant le moins de bruit possible.
Nous avons également conçu une grue servant d’accessoire pour les acteurs. En plus de prévoir la transformation de cet accessoire pour diverses utilisations, nous devions prioriser la sécurité des acteurs devant manipuler la grue et s’y installer.
Enfin, Robert Lepage a bien résumé le travail de chacun dans ce projet en disant : « Stravinski a dit que The Rake’s Progress était musicalement facile, mais scéniquement difficile à réaliser. Dans le bouddhisme, les obstacles sont nos meilleurs amis; et c’est pourquoi à l’opéra, on se fait beaucoup d’amis! »